ACCUEILThierry Ducros
CONFIDENCES D'UN TRAITRE Lettres de dénonciation adressées à l'intendant du LANGUEDOC Voici une pièce de papier remise à jour, tirée à l'époque de l'ancienne intendance du LANGUEDOC, par Mr j-p HUGUES. Elle ne porte pas de date, mais elle est évidement antérieure à l'arrestation de François BENEZET, le 30 janvier 1752, au VIGAN, à l'Hôtel du CHEVAL VERT, et à son martyre ; Notes exactes concernants les ministres du désert leurs femmes et leurs pères à ANDUZE : La veuve de BASTIDE ,qui loge : « rue qui va de la place aux religieuses,proche la croix blanche »,c'est la femme de BOYER ,ministre ,âgée d'environ 50 ans « ;toutefois,elle a une fille,il faut prendre garde qu'on ne prenne pas l'une pour l'autre ». à ANDUZE : le sieur CHABRAND boulanger, vis-à-vis le château, père d'un proposant nommé CHABRAND, ou autrement La chapelle. à ANDUZE :le sieur LAFONT,menuisier,père d'un proposant nommé LAFONT. à ANDUZE :le sieur LAUJOLET ,jardinier-fleuriste,grand-père d'un proposant nommé PUGET .il lui tient de père,et,est son tuteur,ses pères et mères étant morts. à ANDUZE :le sieur TEISSIER la LEBRE père d'un ministre de ce nom. à ALAIS : le sieur REGNIER ,père du prédicant nommé FRANCOIS. à SAINT SEBASTIEN (situé a une demi lieue d'ALAIS). BASTIDE, père du ministre LA PLACETTE. à MANDAGRUL (proche de SAINT PAUL) :GIBERT,père de VERNET,ministre. à SAINT JEAN DE GARDONNENQUE :la fille aînée d'Isaac BOUDON,proche de la caserne,épouse de la VERNEDE,autrement cité aussi GARL,ministre. à MIALET(demi lieue de SAINT JEAN )la veuve de SOULIER,tisserand,mère d'un prédicant Nommé PERRIER. Entre MIALET et LUZIES : la maison seule sur la gauche en allant de MAILET à LUZIES, est celle de PORTAU, père du prédicant LA COSTE,qui prêche en PROVENCE .il est actuellement dans sa maison .on pourrait aisément l'attraper. Aux PLANTIERS : (trois lieues par-dessus SAINT JEAN), CAVALIER, père du ministre LA TOUR. à NIMES : La sœur de Mr ALEZON, proche de l'hôtel de ville de NIMES,quartier de la couronne,situé hors de la ville, femme de PAUL,ministre .son père que l'on nomme RABAUD,reste a BEDARIEUX .il est nécessaire qu'on l'arrête aussi ,parce que le ministre est « très à craindre »,et il est essentiel de le faire décamper… à NIMES :mademoiselle FABROL,fille de la veuve de ce nom,habite rue des marchands,épouse de VENEZOBRE,ministre. à NIMES :La fille de MR POURRAS,marchand sur l'arc de SAINT LAURENT,épouse de LAFONT,ministre en PROVENCE. à NERS(entre NIMES et ANDUZE) :la fille de MOUNIER,femme de LA COSTE,ministre. à MASSILARGUES :madame DE SENSENS,veuve de FLECHIER,ministre. à AIGUEVIVES :Mr MARRAZEL ,père de Paul MARAZEL,ministre. à GANGES :La veuve de VIALAT,femme de POMORET,sa mère que l'on nomme la veuve de GAL,reste à SAINT ANDRE. « le ministre est très a craindre ». à SAINT ANDRE :Mr de MEJEANELLE,à sa campagne à une demi lieue de SAINT ANDRE, Gentilhomme, père du prédicant nommé DU CAMBON. à GENOLHAC :mademoiselle de LAURENT ,veuve ,femme de jean ROUX ,ministre. à BARRE :mademoiselle VALADE,femme du prédicant nommé FIGUIERES. à LUNEL :proche de la croix de fer,le sieur REDONNEL,marchand de fer,père de JOSEPH , Ministre, affecté à MONTPELLIER. à LUNEL :ENCONTRE ,père du prédicant du même nom. Au mas de MENTE:TEISSIER, métayer du mas de MENTE, situé a une lieue de SEDIGNAN, et père du prédicant TEISSIER. à VERNOSSOME :le sieur FAYET,père du prédicant FAYET. Au grand GALLARGUES : monsieur de FER, capitaine des gardes cotes, père de MONTANY, ministre. à SAINT HIPPOLYTE :la veuve BESSON,mère du prédicant LA VALETTE, « Beaucoup fanatique ». à VALLEROGUE :La veuve MARTIN,mère de MARTINET,ministre arrivé depuis peu en LANGUEDOC. Aux LUNES (paroisse de SAINT MARTIN): la veuve GIBERT, mère de GIBERT, ministre. Au MAS di COMBE (paroisse de SAINT MICHEL, haute cevennes) : VAUDRAN, frères des sieurs GABRIAC, ministres ; à SAINT HIPPOLYTE :le sieur DARGUES ,qui est à une portée de fusil de la ville ,sur le chemin qui va a LASALLE,père du prédicant, nommé LA SAGNE. à SAINT GENIES :Mr GUIZOT,marchand,père du prédicant du même nom. à AIGUEVIVES :mademoiselle MONTMEIRAN ,femme de CLEMENT,ministre. à SOMMIERES :le sieur FRAYSINES,père du prédicant du même nom. à PEIRESEGUADES :en un endroit proche de la CAUNE,le sieur BOSC,chirurgien,père d'un prédicant nommé LA FOREST,qui est à LAUSANNE ,pour y être nommé ministre et revenir en France. à SAINT HILAIRE DE BLAMAS (sur le chemin d'UZES,à NIMES): Mr TEISSIER, bourgeois, père d'un prédicant nommé *LA FAGE, qui est dans le pays estranger, pour le même sujet. *(Etienne TEISSIER, dit LA FAGE, pasteur, pendu à MONTPELLIER le 17 août 1754.) à VALLEROGUE :le sieur JOURNET ,père du prédicant qui se fait appelé PUECH,qui est aussi dans le pays estranger pour le même sujet. à PEIREMALE :le sieur DUGAS de PEYREMALE,père d'un prédicant de ce nom qui est dans le pays estranger pour le même sujet. à MANOUBLET :le sieur REUSSET,père de DURAND,reçu ministre depuis peu de temps. à CONGEGNE :à une demi lieue, de SOMMIERES,VINCENT,négociant en bétail,père d'un prédicant du même nom. à LA SALLE :le sieur VALAT,père du prédicant du même nom. à CROS :mademoiselle DE LA PIERRE,femme d'un prédicant de ce nom. à MASSILLARGUES :La veuve de RODIER,fille de Mr PLANCHE,Femme de BENEZET Prédicant et apostat, « il a même était ecclésiastique ». à VALLEROGUE :le sieur CAMPREDON,père du prédicant du même nom. à MARSEILLE :le sieur BOIDEL,fils d'un ministre SUISSE, de ce nom reste chez Mr BATINI, consul de SUEDE, en qualité de précepteur et fait d'autres fonctions en ville. Il pourrait cependant avoir décampé, parce que depuis trois mois je n'en ai pas eu de nouvelles, c'est ce qui est aisé à voir. à ANDUZE :Maître VALENTIN,vend des livres de la « secte » (Tous les papiers de la secte sont chez un de mes parents à ANDUZE, mais je voudrai être assuré de sa grâce, avant de le découvrir.) Comme la prise des gens qui sont sur cette liste nommés est extrêmement, utile au bien de l'état, et de la religion, on n'y saurait porter trop de précaution ; en conséquence, il serait bon qu'il y eut un jour fixé pour cela, afin que le malheur des uns ne donnât pas le temps aux autres de se précautionner. Il faut ensuite donner des ordres très pressants aux officiers, chargés de l'exécution, de s'acquitter de leur devoir, afin qu'ils prennent bien leurs dimensions ; que ceux qui douteront d'une heureuse réussite, ou pour ne pas savoir la maison des personnes, qu'ils devront prendre, ou autrement ne s'adressent qu'au curé de l'endroit, en lui ordonnant même le secret de la part du ROI ! Il faut encore noter, que le moindre préparatif marqué des troupes suffit pour faire décamper, toutes les personnes qui sont dans le cas. Il y a des espions qui observent jusqu'au signes, ainsi, on ne saurait user de trop de finesse. Supposé comme il pourrait bien se faire, qu'on attrapât quelque ministre couché avec sa femme, il faut que l'officier ne soit pas si téméraire, que de se mettre en chemin tout de suite,sa troupe serait écharpée,et le ministre enlevé !mais il doit les mettre dans les prisons,de la ville ou du château,avec une bonne garde,et dépêcher tout de suite un express à monsieur l'intendant,qui ordonnera ce qu'il jugera a propos,et que l'on ne laisse pas cependant,s'échapper la femme pour plus de sûreté .il faut encore que tout ce fasse de nuit ,avec ses précautions ,on n'en manquera pas beaucoup. NDL : le nom des villages est orthographié comme dans le texte. Fait à PERNES le 27fevrier 2003